La peur de perdre et l’avenir incertain

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La plupart d’entre nous vivent avec la peur constante que l’élément qui répond actuellement à nos besoins disparaisse un jour. On a peur que la personne qui nous aime cesse un jour de nous aimer. On a peur que le travail qui nous nourrit cesse un jour de nous nourrir. On a peur que les relations qui nous soutiennent cessent un jour de nous soutenir.

Ainsi, pour rester en contrôle, nous nous accrochons à ces personnes et à ces objets qui répondent à nos besoins. Nous essayons de nous faire aimer. Nous essayons de faire en sorte que le travail ait besoin de nous. Nous saisissons les personnes, les objets et les éléments qui nous font sentir importants puis nous nous y accrochons.

Cela nous rend alors esclaves de ces personnes et de ces objets. Une simple secousse peut provoquer un glissement de terrain dans notre vie. Lorsque notre seul moyen de nous sentir appréciés est notre argent, alors nous deviendrons esclaves de notre argent. Lorsque notre seul moyen de nous sentir aimés est notre apparence, alors nous deviendrons esclaves de notre apparence. Lorsque notre seul moyen de nous sentir acceptés est notre travail, alors nous deviendrons esclaves de notre travail.

Si nous estimons que notre partenaire est la seule et unique personne sur la planète qui peut nous faire ressentir certaines émotions, nous nous accrochons à elle et l’étouffons avec nos demandes d’affection. Nous nous attachons à un tel point qu’il suffit d’un simple oubli pour que nous nous retrouvions envahis d’une forte émotion hors de notre contrôle. Certaines personnes se mettent alors à se plaindre de la vie et d’autres vivent avec une blessure au plus profond de leur âme.

Beaucoup d’éléments dans nos vies sont contrôlés par un sentiment de pénurie. Ce sentiment de pénurie nous pousse alors à vivre aux dépens d’une personne ou d’une chose qui finira par nous blesser, et ce, consciemment ou inconsciemment.

À force de nous accrocher à notre travail, nous risquons de vivre chaque instant sous pression dans le but de ne pas le perdre, ce qui peut tout aussi bien causer sa perte. À force de nous attacher à notre partenaire, toutes nos actions sont susceptibles d’être prises dans le but de le satisfaire, mais parfois en oubliant la personne que nous sommes réellement. À force de nous accrocher aux personnes que nous aimons, nous sommes plus susceptibles de causer leur départ.

En réalité, nous confondons les éléments qui répondent à nos besoins avec les besoins eux-mêmes.

Vous n’avez pas besoin de votre partenaire. Vous avez besoin d’être aimé.
Vous n’avez pas besoin d’être belle. Vous avez besoin de vous sentir appréciée.
Vous n’avez pas besoin de votre emploi. Vous avez besoin de vous sentir en sécurité.

Ces besoins peuvent être satisfaits d’innombrables manières.

Ce partenaire que vous aimez peut vous quitter, que ce soit par la mort ou par la trahison, mais il y en aura éventuellement un autre. Vous pouvez être mis à pied de votre travail, mais il y aura éventuellement une autre opportunité. Votre statut ou votre apparence peuvent se modifier, mais il y a toujours plus d’une façon de vous sentir important et apprécié. En supposant qu’on a la volonté, tous nos besoins peuvent être comblés. Votre confiance en votre capacité de leur répondre est donc l’élément qui vous fera sortir d’affaires.

Des études montrent que les personnes qui sont paralysées ne sont pas moins heureuse ou en moins bonne santé mentale que les autres en moyenne. Les jumeaux conjoints refusent presque à l’unanimité les opérations chirurgicales pour séparer leurs corps les uns des autres, car cela mettrait fin à la relation particulière qu’ils ont développée les uns avec les autres.

On s’inquiète pour un avenir incertain. On essaye de prévenir une douleur que nous ne contrôlons pas. On s’accroche à ces personnes et à ces objets qui répondent à nos besoins. On provoque la douleur que l’on redoutait puis on remet en question une fois de plus notre identité.

Bien que notre psyché ait un moyen profond de conspirer pour utiliser les ressources qui lui sont fournies afin de répondre à nos besoins, notre environnement et les sentiments que nous éprouvons nous font croire tout le contraire.

On se retrouve alors à penser que cette personne est la seule qui puisse nous rendre heureuses, que ce travail est le seul qui puisse nous nourrir ou que ces relations sont les seules qui peuvent nous soutenir. On se retrouve ainsi pris aux pièges avec cette personne, ce travail ou ces relations qui nous exploitent tels des esclaves avides de sens.

Récemment, un ami m’a demandé : « Qu’est-ce que je ferais si je me réveillais demain sans argent, sans ami ni famille ? »

Ma réponse était : « Je ne sais pas. »

Je ne sais pas ce que je ferais pour m’en sortir. Je vais pleurer et me plaindre, je vais m’inquiéter et me battre. Je sais que ce serait difficile et que je me sentirais seul, mais je m’en sortirais.

Par le temps, toute chose finira par se dissiper. Tous ces sentiments s’estomperont. Toutes ces personnes et ces objets qui nous font sentir importants disparaîtront. Le bonheur n’empêche pas ces pertes. L’adaptation est donc la clé. [2]

Ce ne sont pas les personnes et les objets, qui répondent aux besoins de ma vie, qui me rendent heureux. Je me rends heureux.

Si tous ces éléments venaient à disparaître, pendant que je pleurerais leur perte, je trouverais de nouvelles personnes et de nouveaux objets, de nouvelles activités et de nouvelles passions, je me construirais une nouvelle identité et je vivrais.

Et vous ?

Notes

  1. Méditez régulièrement le contenu de cet article pour forger en vous la liberté mentale.
  2. Lire l’article « Quatre étapes à comprendre pour réussir votre vie »

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